Aujourd’hui, est riche celui qui possède. Il peut posséder un patrimoine financier, immobilier ainsi que des biens matériels plus ou moins nombreux, plus ou moins chers. Cette valeur de richesse est reconnue comme fondamentalement bonne voire nécessaire à notre bonne intégration dans la société.
Si cette notion de richesse est intégrée pour la plupart d'entre nous, elle n'est presque jamais remise en question. C'est cela qui nous entraîne aujourd’hui dans des schémas de consommation excessifs et très néfastes pour la planète. Si nous intégrons une nouvelle vision de la richesse, plus en adéquation avec les problématiques environnementales, le champs des possibles pour d'autres actions sera considérablement agrandi.
Alors comment changer notre définition de richesse ?
Un peu de sémantique :
"Richesse : État de quelqu'un, d'un groupe qui possède une grande fortune, des biens importants" -Dictionnaire Larousse-
Dans la définition commune, cette vision matérialiste de la richesse est très largement reprise. Mais cela ne date pas d'hier car son origine vient du francique Riki : puissant.
En soi cette définition n'est pas mauvaise et dans l'immense majorité des situations, convient parfaitement. C'est plutôt au niveau de sa mise en pratique, de son interprétation dans la société qu'il faut regarder. Cette mauvaise interprétation ne vient pas forcément de nous mêmes, ce n'est pas le citoyen qui a défini cela seul. Les initiateurs sont les dirigeants de notre monde actuel, que ce soit des patrons d'entreprises, des politiques, des économistes... Ils nous ont fait intégrer cette notion dans nos mentalités au fil des années grâce à des politiques de communication agressives. Notamment en créant leurs propres modèles de richesse et en nous les imposant comme unique façon d’être riche.
La richesse d'un pays est mesurée par le P.I.B. (Produit Intérieur Brut) qui est la somme des biens et services produits chaque année. -Universalis.fr-
Cet exemple de l'évaluation de la richesse d'un pays est absolument frappant : Pour être riche, il faut produire or être riche est devenu peu à peu la norme voire le but de la vie. Cette mécanique est simple, extrêmement rodée et maintenant ancrée, mais cause des dommages sans précédents sur l'environnement. Certes nous avons intégré cette façon de penser sans trop nous en rendre compte, mais maintenant que nous en sommes conscients, c'est à nous de la faire changer.
Un conflit environnemental :
Tout d'abord il faut replacer notre contexte au niveau planétaire : nous sommes plus de 7,7 Milliards de femmes et d'hommes sur une planète aux ressources limitées, mais chaque jours nous en perdons un peu plus conscience.
A cause de nos schémas de consommation, en plus d'épuiser les ressources naturelles disponibles (arbres, énergies fossiles, eau potable...) nous polluons les rivières, l'atmosphère, les océans... Nous nous causons d'une part, des soucis à notre espèce, maladies respiratoires liées à la pollution atmosphérique par exemple, mais surtout aux autres qui cohabitent avec nous, en détruisant leur habitat naturel pour certains, en les exterminant volontairement pour d'autres.
Nous gagnons également de plus en plus de terrain sur leurs territoires à un tel point que le nombre de maladies transmises par des animaux à explosé ces dernières années : de 1940 à 2004, 84 virus ont réussi à passer de l’animal à l’homme selon La lettre de l'institut Pasteur publiée en décembre 2012.
Bonne ou mauvaise, cette actuelle définition de la richesse entre grandement en conflit avec la sauvegarde du vivant sur la planète.
Quels sont alors les enjeux de cette redéfinition ?
Les enjeux :
Après toutes ces considérations peu réjouissantes mais nécessaires à notre bonne compréhension de la situation actuelle, nous pouvons en dégager les enjeux.
Tout peu se résumer de façon simple et concise : survivre. Effectivement sur du moyen ou long terme si rien n'est fait il y aura surement lieu l'extinction de la majorité des espèces vivantes, une opinion partagée par grand nombre de membres de la communauté scientifique.
Plus précisément, changer cette façon de penser nous permettrait de sortir d'une économie inhumaine et destructrice pour instaurer un système plus viable, plus sobre. Cela permettrait à une échelle sociale, de redonner un niveau de vie décent à beaucoup de personnes vivant dans la pauvreté partout dans le monde, par exemple, si nous leur donnions tous un habitat sain et un bout de terre cultivable, ils pourraient subvenir bien plus aisément à leurs besoins essentiels, puisque une partie de leur alimentation proviendrait de leur propre culture. En plus cela éviterait toute sorte de concurrence économique et ainsi permettre de retrouver des prix abordables pour des produits essentiels tels que les fruits et légumes frais.
Avec toutes ces mesures on redonnerait de l'importance à une vie simple, allégée de contraintes matérielles portant atteinte à nos libertés.
Une alternative a cette vision :
"Richesse : La richesse d'une personne est mesurée par ses réponses à des questions simples telles que :"Te sens-tu heureuse/eux dans ta vie ?", "Es-tu dans une situation de bien être physique et/ou moral ?" ou encore "Participe-tu au maintient écologique de la planète ?". Cette définition ne peut faire l'objet d'une quantification précise en raison de son caractère personnel à tout un chacun." -Valeurs de Demain-
La clé de ce changement, est de baser la richesse sur notre capacité à être heureux et d'avoir une démarche en accord avec la nature. Je pense qu'au fur et à mesure, le pouvoir de décision à une échelle d'abord locale, puis territoriale et enfin nationale reviendra à ceux qui sont en accord avec cette définition. Le but n'est pas de restreindre les libertés, de faire des riches des SDF ou de stigmatiser ceux qui pensent autrement, mais de redonner une priorité aux vrai problèmes.
Peut être que sur le court terme des libertés ne seront plus d'actualité comme consommer à tout va sans restrictions, mais nous retrouverons immédiatement une emprise sur nos vies personnelles au niveau intellectuel, social et économique. Par exemple si cela devait arriver demain, ne serait-il pas souhaitable de pouvoir être libre d'acheter des produits qui ne sont pas sur-emballés et sains de façon accessible à tous ? Ne serait-il pas souhaitable que celui qui cultive la terre ait une vie aussi sereine que son représentant politique ? Qu'il y ait un salaire maximum et minimum décent pour permettre de combler les inégalités économiques ?
Le mot de la fin :
Si je ne peux vous convaincre à adhérer à mon opinion, je peux en revanche vous encourager à vous poser les bonnes questions, de vous demander si vos actions et décisions sont en accord avec vos convictions personnelles. Si ce n'est pas le cas, ne vous en voulez pas, vous n'êtes pas seul(e) et il est toujours temps de se remettre sur la bonne route.
Le monde de demain est entre vos deux mains.
Et vous, qu'elle est votre définition ?
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